PORTRAIT DI LÎDJE

« L’essence de Liège c’est sa convivialité,
la chaleur de ses habitants. » Doris

Vidéo de "Portraits di Lîdje" dans son intégralité.

CONCEPT

J’ai choisi de réaliser un guide « touristique » subjectif sur la ville de Liège. Un guide subjectif c’est, à mes yeux, un guide touristique qui inclut au projet les citoyens de la ville dont il est question.  

Mon projet consiste à dresser le portrait de Liège à travers les yeux de ceux qui y vivent, puisque ce sont les personnes les mieux placées pour dresser le portrait authentique du territoire qu’ils habitent. Pour ce faire, j’ai choisi d’interroger des Liégeois sur leur ressenti sur la ville, mais aussi sur leurs préférences au sein de celle-ci. À travers le portrait de ces personnes apparaitra le portrait de la ville. A ces portrait viennent s’ajouter d’autres contenus, tels que des photos, des graphiques, des cartes… Le tout basé sur des informations et des témoignages recueillis auprès des Liégeois eux même, le but étant d’obtenir le portrait le plus complet et réaliste possible. 

Bien que ce soit un guide subjectif, j’aimerais qu’il puisse être utilisé par les touristes désireux de découvrir Liège, mais aussi par des locaux qui souhaiteraient avoir d’autres points de vues sur leur ville. C’est pour cette raison que j’ai choisi de mélanger des contenus de guides classiques à des témoignages et des anecdotes récoltées auprès des participants. Le tout agrémenté de contenus artistiques et d’information sur la ville de Liège.

J’ai choisis le nom « Portraits di Lîdje », je trouve que c’est un nom qui correspond à mon contenu et à mon concept, des portraits de Liégeois qui forme le portrait de Liège avec une touche de Wallon ! Concernant l’esthétique j’ai choisi des papiers dans un camaïeu de gris afin de représenter l’atmosphère qui se dégage de Liège, les touches de bleu roi sont pas là pour rappeler la Meuse (qui nous sommes d’accord est tout sauf bleu !) mais aussi apporter du peps dans la grisaille de Liège.

Introduction
Sommaire

L’option que j’ai choisie afin de faire participer les Liégeois à mon projet est celle du questionnaire. Mais avant de me pencher sur la création d’un questionnaire, je devais me demander à qui s’adresserait mon guide afin de créer un panel de participant cohérent et par la suite un questionnaire en adéquation. La seule chose dont j’étais sûr à ce moment-là, c’était que mes participants devaient être Liégeois. Qu’ils habitent la province ou le centre-ville, qu’ils soient Liégeois depuis toujours ou depuis deux ans, peu importe, ils auraient tous une expérience de la ville différente et intéressante. 

Mon guide s’adresse à tout le monde, le seul public que je vise est celui qui souhaite découvrir Liège différemment. Je ne vise pas d’âge, de genre ou de classe sociale, par conséquent mon panel devait être hétéroclite afin que les réponses données lors de mon questionnaire parlent au plus grand nombre. J’ai sélectionné 20 participants de tous horizons, certains étant des connaissances et d’autres de parfaits inconnus. Il y a des artistes, un professeur, une serveuse, des étudiants, une influenceuse, des vendeurs, des personnes impliquées dans des ASBL ou dans des projets liégeois populaires… Et bien d’autres.  Je pense avoir sélectionné un panel suffisamment varié pour obtenir des résultats éclectiques.

Après avoir sélectionné mes 20 participants, j’ai mis en place un questionnaire qui me sert à récolter des opinions, des expériences, de la matière brute qui sera ensuite transformée en contenu pour mon guide. Le questionnaire commence par quelques questions classiques sur le participant, elles servent à dresser le portrait rapide d’un participant, afin que le lecteur puisse choisir les adresses qui ont le plus de chance de lui correspondre grâce à d’éventuelles affinités avec le participant. Ensuite viennent une dizaine de questions, suffisamment ouvertes pour permettre aux participants de s’exprimer, tout en le guidant vers des réponses exploitables dans le cadre de mon guide. 

Une grande majorité des questions que je pose ne sont pas destinées à la création d’un contenu précis, mais ont pour but de faire parler le participant. Par exemple, les réponses données aux questions « Qu’est-ce qui, pour vous, fait l’essence de Liège ? » ou « Une anecdote sur Liège ? » servent à étoffer les portraits des participants et par conséquent celui de la ville. Par contre, d’autres questions comme « Vos dix adresses préférées à Liège ? » sont posées dans le but de réaliser la sélection de bonnes adresses du participant. 

La dernière étape concernant les questionnaires c’est leurs remplissages. J’ai fait le choix de ne pas faire un questionnaire en ligne, jusqu’au moment ou le confinement m’y a forcé. Je trouve que c’est important de rencontrer les participants afin de parler ensemble de leurs réponses, de les approfondir et de partager nos opinions sur la ville. Toutes les personnes que j’ai contactées ont accepté avec plaisir et ont montré beaucoup d’intérêt pour mon projet, je ne sais pas si ça aurait été le cas dans une autre ville que Liège. 

Portrait d'Anthony

J’ai choisi d’accorder à chacun des participants une double page qui retranscrit de diverses façons les réponses qu’ils ont données lors du questionnaire. C’est ce que j’appelle les portraits de Liégeois, ce contenu est le plus présent dans mon guide. Sur ces doubles pages se trouvent divers éléments ayant pour but de présenter les participants ainsi que leurs visions de Liège. Sur la page de gauche, j’ai choisi de commencer par une brève présentation du participant, elle reprend son nom, son âge, son métier, ainsi que ses centres d’intérêt. Cette présentation a pour but de permettre aux lecteurs de se reconnaitre dans les profiles de certains participants.

Chaque présentation est accompagnée d’un portrait illustré, afin de visualiser la personne dont il est question. Les raisons pour lesquelles j’ai préféré réaliser des illustrations, au lieu de simplement ajouter une photo des participants, afin de préserver une part de l’identité des participants. Je trouve, personnellement, qu’une illustration n’expose pas la personne, car ce n’est qu’une représentation de celle-ci. Sous la présentation se trouve une carte qui représente les dix adresses « coup de cœur » du participant, accompagné d’une légende reprenant leurs cordonnées, pour que le lecteur ait toutes les informations nécessaires sous la main. 

Entre les deux pages se trouve un signet, il fournit une description et une illustration pour chacune des dix adresses précédentes. Les descriptions sont rédigées par les participants, afin qu’ils partagent avec le lecteurs sont amour pour les adresses dont il est question. J’ai choisi d’illustrer ces adresses pour que le lecteur puisse se faire une idée des lieux qui lui sont présentés. Les illustrations sont réalisées à la manière d’un logo, de cette façon, l’adresse est accompagnée d’un visuel sans pour autant surcharger mes mises en pages avec des photos hétéroclites, ou les transformer en publicité. Une autre raison pour laquelle j’ai privilégié l’illustration à la photographie, c’est parce qu’à mon sens, la photographie ne laisse pas une assez grande place à l’effet de l’imagination. Comme pour les portraits, l’illustration étant une représentation, elle donne une idée des lieux sans pour autant les montrer.

J’ai également privilégié l’illustration puisque en tant qu’illustratrice je trouve cela logique que l’illustration tienne une place importante dans mon projet (Je suis une élève passerelle, c’est à dire qu’avant le Master j’ai obtenu mon diplôme en illustration). Concernant le style de mes illustrations, que ce soit pour les portraits ou les adresses, je reste fidèle à ce que j’ai l’habitude de faire, un style minimaliste et réaliste.

La page de droite sera différente de celle de gauche et du signet, puisqu’elle délaisse le côté touristique des bonnes adresses pour laisser la parole aux participants, par le biais de retranscription partielle des réponses qu’ils ont données à mon questionnaire. Le but étant de partager avec le lecteur la vision de Liège du participant afin d’en apprendre plus sur lui et sur la ville. 

Exemple de cartes personnalisées.
Carte de Perrine
Portrait de Solène
Citation d'une partie de réponse obtenue lors d'un questionnaire.
Illustrations réalisées pour illustrer les adresses présentées par les participants dans les signets

LES LIÉGEOIS PRÉFÈRENT

Sur base des réponses obtenues à la question « Votre… favori/te à Liège ? » qui interroge les participants sur leurs préférences au sein de la ville. J’ai choisi de créer des graphiques en secteurs qui ont pour but d’illustrer sous forme de moyennes les préférences des Liégeois. Ces préférences concernent divers sujets, tels que l’architecture, les sculptures, les rues et les impasses, les cafés et les bars, les restaurants, les plats typiques, les parcs, les magasins, les lieux culturels qu’ils préfèrent, ou encore les activités qu’ils aiment pratiquer à Liège.

Après avoir comptabilisé les réponses des participants, je réalise des graphiques circulaires sur base des pourcentages obtenus pour chaque lieu. Ces graphiques ne sont évidemment pas représentatifs de l’avis des Liégeois, ce n’est qu’une façon ludique de mettre en avant les préférences des participants aux yeux des lecteurs. Chaque thème représenté sous la forme d’un graphique est accompagné d’un mini livret de reportage photo ayant pour but de mettre en avant les lieux cités par les participants.

Concernant les mises en page des portraits de Liégeois et des graphiques, j’ai choisi une mise en page minimaliste et structurée, à la limite du document administratif. J’ai fait ce choix afin de ne pas surcharger le guide, qui comptera un certain nombre de mises en page différentes, induites par le type de contenu. Ces deux contenus étant les plus présents, leurs mises en page ne devaient pas alourdir le guide. 

TEXTURES

Les prélèvements de matières sont issus de prises d’empreintes réalisées sur différentes surfaces couramment rencontrées à Liège, tels que les pavés et leurs différents types d’enchevêtrements ou encore les bancs situés aux arrêts de bus ou dans la ville. Avec ces matières, je souhaite apporter quelque chose de très graphique à mon guide. Je les ai retouché afin de faire ressortir les trames de la matière et ensuite elles auraient du être imprimé au risographe, une technique qui permet des résultats très graphiques et colorés, ne pouvant pas se faire pour cause de coronavirus j’ai choisis de m’adapter et de retoucher des photos dans un esprit discographie ! Elles servent à rythmerons guide, en séparant deux types de contenu ou en faisant office de page de garde, mais aussi à apporter une part de la ville à mon projet, elles l’ancrent dans le réel.

Prélèvement de matières pris place de l'Yser.
Remerciements et prélèvements de matières pris au Guillemins.
Pages photos afin de s'imprégner de l'ambiance de la ville.
Pages photos afin de s'imprégner de l'ambiance de la ville.

PREMIÈRE ÉDITION

« Portraits di Lîdje » était et est toujours, un projet ambitieux, tué dans l’œuf par le confinement, puisqu’il est évidement compliqué de créer du contenu avec pour thème la ville et ses habitants quand on ne peut pas sortir de chez sois et encore moins rencontrer des gens ! J’ai tout de même adapté une grosse partie de mon travail, mais j’ai préféré reporter certains contenus qui seront présents dans la deuxième édition de « Portraits di Lîdje ». Effectivement, j’ai pour projet de faire de ce livre un projet de Microédition.
Vous parler de ce qui aurait dû être dans mon projet ne sert à rien, mais je tenais à aborder brièvement une partie de mon projet qui a été totalement annulé suite au confinement, les interventions sur le territoire. Une partie de mon projet consistait à intervenir dans les rues de Liège afin de répondre à une des questions posées durant mon mémoire : « Territoire, sujet ou support ? » . Afin de répondre à cette question, je souhaitais partager, sous forme de stickers, les réponses données par mes participants, mais aussi continuer un projet débuté en début d’année, qui consiste à propager un élément de la culture liégeoise, qui tombe progressivement dans l’oubli, les Potales ! Lors de « Jésus passe par là », mon projet précédent, j’ai créé des pétales afin de les déposé à travers Liège et j’ai communiqué dessus afin de lancer une chasse au trésor, cela à eu beaucoup de succès et j’aurais voulu réitéré cette initiative mais en élargissant les domaines comme aux façades historiques de la ville, les enseignes cultes… En miniaturiser afin de les placer facilement dans les lieux préférés des Liégeois et ainsi mettre en avant des éléments de la culture liégeoise…

Je n’ai pas pu réaliser cette partie, mais les professeurs trouvait cela intéressant que j’en parle et ce n’est que partie remise, je réaliserais ce projet lors de l’édition finale de « Portraits di Lîdje » afin de communiquer autour du projet global et de promouvoir les deux expositions auxquelles j’ai été invité à présenter mon projet.

Double pages et livret photo dédié aux potales. Ce type de page « culture » sera plus présente dans la deuxième édition de « Portraits di Lîdje ».
Extrait tiré de mon précédent projet "Jesus passe par là", sur la photo une des potales que j'ai réalisé et déposé dans les rues d'Outremeuse.
Stickers reprennent des extraits de témoignages collés dans les rues de Liège.

Merci à vous pour votre attention, merci aux professeurs d’avoir essayé de nous aider malgré cette situation étrange, mais surtout, merci à mes vingt participants sans qui rien n’aurait été possible.