𝗣𝗥𝗢𝗝𝗘𝗧

𝙀́𝙩𝙖𝙣𝙩 𝙥𝙖𝙨𝙨𝙞𝙤𝙣𝙣𝙚́𝙚 𝙥𝙖𝙧 𝙡𝙚 𝙙𝙤𝙢𝙖𝙞𝙣𝙚 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙢𝙤𝙙𝙚 𝙙𝙚𝙥𝙪𝙞𝙨 𝙩𝙤𝙪𝙟𝙤𝙪𝙧𝙨, 𝙘𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙖𝙣𝙣𝙚́𝙚 𝙟’𝙖𝙞 𝙙𝙚́𝙨𝙞𝙧𝙚́ 𝙡’𝙚𝙭𝙥𝙡𝙤𝙞𝙩𝙚𝙧 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙨𝙖 𝙢𝙖𝙣𝙞𝙚̀𝙧𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙥𝙚𝙧𝙘𝙚𝙥𝙩𝙞𝙗𝙡𝙚 𝙚𝙣 𝙩𝙚𝙣𝙩𝙖𝙣𝙩 𝙙’𝙮 𝙖𝙥𝙥𝙤𝙧𝙩𝙚𝙧 𝙦𝙪𝙚𝙡𝙦𝙪𝙚 𝙘𝙝𝙤𝙨𝙚 𝙙𝙚 𝙣𝙤𝙪𝙫𝙚𝙖𝙪. 𝙈𝙤𝙣 𝙟𝙪𝙧𝙮 𝙥𝙤𝙧𝙩𝙚 𝙙𝙤𝙣𝙘 𝙨𝙪𝙧 𝙡𝙖 𝙘𝙧𝙚́𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙’𝙪𝙣𝙚 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙚𝙘𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚 𝙫𝙚̂𝙩𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩𝙨 𝙚𝙣 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙖𝙗𝙤𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙖𝙫𝙚𝙘 𝘼𝙣𝙖𝙚̈𝙡𝙡𝙚 𝙑𝙖𝙣 𝙈𝙪𝙮𝙡𝙙𝙚𝙧𝙨, 𝙩𝙖𝙡𝙚𝙣𝙩𝙪𝙚𝙪𝙨𝙚 𝙨𝙩𝙮𝙡𝙞𝙨𝙩𝙚 𝙡𝙞𝙚̀𝙜𝙚𝙤𝙞𝙨𝙚 𝙦𝙪𝙞 𝙖 𝙙𝙤𝙣𝙣𝙚́ 𝙫𝙞𝙚 𝙖̀ 𝙢𝙚𝙨 𝙞𝙙𝙚́𝙚𝙨.
𝙇𝙚 𝙥𝙧𝙤𝙟𝙚𝙩 𝙚́𝙩𝙖𝙞𝙩 𝙙𝙚 𝙧𝙚́𝙖𝙡𝙞𝙨𝙚𝙧 𝙪𝙣𝙚 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙚𝙘𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚 𝙫𝙚̂𝙩𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩𝙨 𝙥𝙧𝙚̂𝙩-𝙖̀-𝙥𝙤𝙧𝙩𝙚𝙧 𝙙𝙚 𝙨𝙩𝙮𝙡𝙚 𝙨𝙩𝙧𝙚𝙚𝙩𝙬𝙚𝙖𝙧 𝙖̀ 𝙥𝙖𝙧𝙩𝙞𝙧 𝙙𝙚 𝙫𝙚̂𝙩𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩𝙨/𝙩𝙞𝙨𝙨𝙪𝙨, 𝙞𝙨𝙨𝙪𝙨 𝙙𝙪 𝙩𝙝𝙚̀𝙢𝙚 𝙙𝙪 𝙢𝙖𝙧𝙞𝙖𝙜𝙚, 𝙥𝙧𝙚́𝙖𝙡𝙖𝙗𝙡𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙧𝙚́𝙘𝙪𝙥𝙚́𝙧𝙚́𝙨.
𝙇𝙚 𝙥𝙧𝙤𝙘𝙚𝙨𝙨𝙪𝙨 𝙙𝙚 𝙘𝙧𝙚́𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚𝙨 𝙥𝙞𝙚̀𝙘𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙚𝙘𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙚𝙨𝙩 𝙙𝙤𝙣𝙘 𝙗𝙖𝙨𝙚́ 𝙨𝙪𝙧 𝙡𝙚 𝙥𝙧𝙞𝙣𝙘𝙞𝙥𝙚 𝙙𝙚 𝙡’𝙪𝙥𝙘𝙮𝙘𝙡𝙞𝙣𝙜.

 

L’upcycling dans la mode est le fait de récupérer un vêtement, des tissus, des accessoires, … afin de les transformer pour en créer de nouveaux et ainsi leur donner une nouvelle vie en leur épargnant la case poubelle. Par ce moyen, nous évitons également de créer un nouveau produit incluant toutes les matières premières nécessaires à sa fabrication. Nous épargnons donc à notre planète l’aspect négatif de la création d’un vêtement puisque l’upcycling n’implique pas d’action chimique ni mécanique, on évite également le gaspillage.

Les vêtements/tissus que j’ai récupéré proviennent de dons de particuliers. Ainsi, je fais revivre ces vêtements/tissus laissés la plupart du temps à l’abandon en me les réappropriant. Outre la nécessité de réagir face aux problèmes écologiques liés à l’industrie de la mode, l’envie de changer le regard des gens vis à vis de la beauté d’un vêtement réalisé à partir d’un autre était essentiel. De plus, ce principe, où nous déstructurons, transformons, assemblons, … des tissus, des vêtements, pousse naturellement à la créativité. Malgré l’utilisation prédominante de l’upcycling dans ma collection de vêtements, le but n’est pas de créer un jury 100 % éco-responsable de A à Z mais de contribuer à la préservation de la planète.

Le thème de ma collection que j’ai décidé d’exploiter est le mariage. J’ai revisité les codes du mariage traditionnel (vêtements/traditions/scénographie) de chez nous de manière à pouvoir les détourner et les inclure dans mon jury. Un élément important que j’apporte est l’attribution d’une autre fonction au vêtement traditionnel de cérémonie. Les vêtements de mariage sont généralement des pièces uniques, que l’on porte une seule fois dans sa vie mais avec cette collection, je les détourne de leur fonction à usage unique en confectionnant des pièces portables tous les jours. J’ai donc choisi de leur donner une nouvelle vie tout en les plaçant dans un nouveau contexte qu’est le prêt-à-porter streetwear. Un autre point intéressant par rapport aux vêtements de mariage est que les tissus sont habituellement de bonne qualité, haut de gamme et on y retrouve une certaine quantité de matière, notamment avec les robes de mariées. En plus de l’utilisation de l’upcycling, le fait de réaliser une collection prêt-à-porter est une autre démarche dans l’optique de durabilité.

La double fonction se retrouve également dans certaines traditions du mariage, comme la jarretière qui se transforme en sangle esthétique à connotation streetwear, ou encore le voile qui devient une cagoule. D’une certaine façon, je désacralise le rituel du mariage en jouant sur l’aspect respect/iconoclaste, chrétien/paÏen.

Pour ce qui est de la cagoule, au départ, l’idée était de confectionner cette dernière avec des grains de riz afin d’inclure métaphoriquement la tradition du lancer de riz. Après plusieurs tentatives, le résultat obtenu n’était pas celui désiré et j’ai dû malheureusement abandonner ce concept. Nous avons donc décidé de réutiliser le tissu personnalisé dont il restait un morceau afin de ne pas le gaspiller et d’y ajouter quelques perles.

Une autre notion primordiale que j’explore dans ma collection est l’hybridation. Je l’inclus d’une part dans mes pièces en mélangeant différentes matières/coupes, même si cela s’est fait assez naturellement au vu de mon processus de création qui tourne autour de l’upcycling.
En particulier dans mon cas puisque je n’ai pas réellement pu choisir ma matière première. J’inclus également l’hybridation des genres avec cette collection unisexe afin de prôner la liberté d’expression de soi dans le vêtement et que chaque personne se sente libre de porter ce qu’elle désire. La plupart de mes pièces seront destinées autant à l’homme qu’à la femme. Quelques ajustements sont possibles selon les envies, comme par exemple, le pantalon en satin possède des boutons-pression et ainsi peut se porter avec une ouverture sur le côté ou sans. Il y a la nécessité de casser les stéréotypes pour enfin offrir à l’homme la possibilité d’aller piocher dans le vestiaire féminin et vice versa.

Afin de renforcer la notion de collection éco-responsable, celle du mariage de deux êtres et ainsi la notion de « no gender », j’ai réalisé un logo les reprenant toutes. Celui-ci se retrouve sur une des pièces de la collection confectionnée à partir d’un tissu personnalisé et apporte ainsi un côté plus graphique. Cette pièce est l’élément nouveau faisant partie de la tradition du mariage « les quatre éléments ». Un de ceux-ci devrait être ancien, un autre devrait être neuf, un des éléments devrait être emprunté et le dernier devrait être de couleur bleue. Ici, en l’occurence, le bleu a été remplacé par le vert. Le concept de ce logo est de jouer avec la lettre 𝗛 de 𝗛𝗘𝗔𝗥𝗧 (signifiant coeur en anglais) et celle de 𝗘𝗔𝗥𝗧𝗛 (signifiant terre en anglais) en les intervertissant. Le coeur faisant évidemment référence à l’union entre deux personnes et la terre, à l’upcycling. Le lien se dessinant entre ces deux lettres évoque une sorte de boomerang et donc l’interversion de celles-ci.

Outre l’impression sur tissu, ce logo se retrouve également sur des dragées personnalisées. Elles étaient destinées à être offertes aux membres du jury en guise de remerciement lors de ma présentation.

On retrouve la notion de liberté apportée d’une part par l’hybridation des genres et de l’autre par le style streetwear qui la revendique. Celle-ci est appuyée par la technique du graffiti en bombe sur certaines pièces de la collection. Cela amène une touche de couleur et me permet surtout d’apporter une certaine esthétique, un côté graphique au vêtement. J’ai également employé cette technique sur d’autres éléments de mon jury tels que dans la scénographie, les fleurs, … La désacralisation du mariage est également renforcée par cette technique.

Étant donné les codes couleurs des vêtements de mariage, la majorité des pièces de la collection sont dans les tons neutres tels que du blanc, du gris et du noir. La touche de couleur ajoutée à l’ensemble de ma collection est une teinte verte, apportée notamment par les graffitis et le logo. D’une part, le vert représente la nature, l’écologie et de l’autre, elle est associée à l’espérance dans notre culture. Dans ce cas, cette couleur évoquerait donc l’espoir d’un avenir meilleur au niveau écologique dans l’industrie de la mode. De plus, il symbolise l’indépendance et la liberté.

Pour mettre en valeur les vêtements de la collection, j’ai mis en place un shooting à deux endroits différents. La première partie de celui-ci s’est déroulée en « studio » dans les nouveaux locaux de Quatremille, avec comme arrière-plan des fonds verts, blancs et graffés, réalisés préalablement par mes soins. La deuxième partie a eu lieu au Mémorial Interallié de Liège. Cet endroit reflète en quelque sorte un lieu en lien avec le mariage, si je peux dire, à un monument religieux mais qui reste esthétique.

𝗩𝗜𝗗𝗘́𝗢 𝗖𝗔𝗠𝗣𝗔𝗚𝗡𝗘

La vidéo campagne de « Streetwedding » apporte un côté dynamique, léger et accentue l’ambiance de la collection. La bande son est un mix entre « la Marche nuptiale » de Felix Mendelssohn, musique officielle du mariage occidental et une musique à connotation streetwear afin de créer un enchaînement fluide entre les deux univers.

𝗘́𝗗𝗜𝗧𝗜𝗢𝗡

Mon édition a été réalisée dans le but d’appuyer l’univers de ma collection. Elle est composée majoritairement de photos du shooting. On y retrouve des éléments employés pour la collection tels que le graffiti mais également du papier de soie faisant ainsi référence au tissu employé communément dans les vêtements de mariage. Le format élancé, établit avec le nombre d’or, a été choisi en lien avec l’allée d’un podium de défilé et celle de la cérémonie de mariage.

𝗦𝗖𝗘́𝗡𝗢𝗚𝗥𝗔𝗣𝗛𝗜𝗘

Étant donné la situation actuelle, nos jurys de fin d’année ont été quelque peu chamboulés et n’ont pas pu se dérouler physiquement. Je souhaitais tout de même la visualiser et tenter de la représenter au mieux.

Mon désir était de mettre en place une performance lors de mon jury sous la forme d’un défilé. Je me suis servie de certains codes de la cérémonie de mariage et des défilés de mode, tout en exploitant, encore une fois, l’univers de la collection. J’ai créé un espace assez élancé pour faire référence à la fois à la cérémonie de mariage et aux défilés de mode. J’ai confectionné une estrade sur laquelle les mannequins défilaient. Le tulle utilisé comme fond amène de la matière et du relief. Le socle aurait été le présentoir de mon édition et aurait fait référence à l’autel présent dans l’église lors de la cérémonie de mariage mais celui-ci, accompagné de graffitis, serait quelque peu désacralisé. La vidéo de campagne aurait été visionnée à l’aide d’une projection sur le tissu.

J’ai toutefois filmé les mannequins en train de défiler même si ce n’est pas la même atmosphère qu’en réalité.

Une autre ambition, qui n’a pas pu se réaliser au vu des circonstances, était d’amener une notion contemporaine en utilisant le numérique. J’envisageais d’utiliser le principe du RFID (radio-identification) qui m’aurait permis de faire émaner une lumière lorsque deux personnes se rapprochaient, se touchaient lors de la performance de mon jury. Cela aurait représenté, de façon métaphorique, l’alliance du mariage et aurait donc évoqué l’union entre les deux personnes.

𝗘𝗡𝗩𝗘𝗥𝗦 𝗗𝗨 𝗗𝗘́𝗖𝗢𝗥

Courte vidéo de l’envers du décor du jour du shooting, réalisée dans le cadre de la promotion du projet.

Je retiens de ce jury cette belle collaboration, qui m’a permise d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences dans le métier de styliste/modéliste. Un autre aspect enrichissant de celle-ci a été de pouvoir faire jaillir certaines idées à travers les échanges avec la styliste.

Je tenais à remercier tout particulièrement ma styliste, Anaëlle Van Muylders, sans qui cette collection n’aurait pas vu le jour.

Je désire également remercier mes mannequins, Axel Kwenkeu, Zara Fernandes, Nathan Nyira et Zoé Simonis.

Un grand merci à l’asbl Quatremille de m’avoir permis d’accéder à leurs locaux pour mon shooting et à Giuseppe Cordaro pour son aide précieuse ce jour-là. Je remercie aussi ma famille, ainsi que toutes les autres personnes qui ont pris part à ce jury, d’une façon ou d’une autre, et l’ont rendu possible.